Nous le disions depuis le début : les dés étaient pipés, le changement de concession ne s’est pas fait dans les règles.

Un bel exemple du besoin urgent de changement de gouvernance et d’éthique à la Ville de Bruxelles !

Au Conseil communal du 21 novembre 2016 lors duquel la concession a été octroyée à Brussels Expo, Catherine Lemaitre dénonçait, au nom du groupe Ecolo-Groen les nombreux vices de procédure et le doutes que nous avions quant à l’attribution de la concession à Brussels Expo :

« En termes de procédure, je déplore que, comme pour tous les dossiers d’importance, les médias aient eu la primeur d’une décision prise par le Collège avant même qu’elle ait été adoptée par le Conseil communal. Cela me semble d’autant plus dénigrant pour le Conseil communal et les citoyens que, depuis le début, tous les débats se sont tenus en comité secret. Pourtant, rien ne justifie une discussion en comité secret, puisque Brussels Expo a tenu une conférence de presse sur ce dossier.

Qui a rédigé le rapport d’analyse d’offres ? Quand a-t-il été rédigé ?

L’un des trois critères fixés était celui de la redynamisation de la salle. Or ladite salle fonctionnait plutôt bien jusqu’ici. L’analyse des offres disqualifie l’un des candidats parce que son réseau de salles n’est pas situé sur le territoire de la Ville de Bruxelles. Est-ce en vous repliant sur les seules installations situées sur le territoire de la Ville que vous ferez de Bruxelles une capitale culturelle ? Selon nous, au contraire, il faudrait multiplier les partenariats avec les acteurs existants, qu’ils soient de la Ville, régionaux, belges ou internationaux.

J’en viens au modèle économique. Nous nous réjouissons du fait qu’une institution comme le Botanique, qui dispose de l’assise financière pour répondre à l’appel d’offres, soit soutenue par un opérateur comme le Sportpaleis. Nous l’avons dit, les dés sont pipés. Nos deux visions s’opposent. Tout miser sur le sponsoring et le package VIP pour faire tenir un modèle économique est beaucoup plus séduisant que d’impliquer les jeunes asbl bruxelloises dans la gestion du catering.

La Ville fait un beau cadeau à Brussels Expo en lui confiant la gestion d’une salle de 2.000 places, alors qu’elle peine à imposer la salle de la Madeleine et le Palais 12. Vous avez décidé que cette asbl serait chargée de mettre en œuvre la politique touristique et événementielle de la Ville. Mais est-ce le rôle de la Ville de phagocyter tous les opérateurs extérieurs, plutôt que de travailler en concertation avec eux ? Nous assistons à la création d’une énorme structure parallèle à la Ville, sans contrôle démocratique. Est-il réellement nécessaire de mettre à mal un lieu culturel reconnu ?

Dans ce dossier, il manque une dimension incontournable, à savoir la culture. Jamais notre Conseil communal n’a abordé ce dossier sous l’angle culturel. Le Cirque royal jouit d’un rayonnement culturel qui dépasse largement la Ville et la Région. Où est le plan culturel de la Ville que nous demandons depuis l’ouverture de ce dossier ? Et surtout, qu’en est-il du projet culturel de Brussels Expo pour la gestion de ses quatre lieux de diffusion ? Je n’en ai pas trouvé trace dans les documents que j’ai pu consulter au Secrétariat.

Quelles sont les garanties que la Ville a obtenues du nouvel exploitant pressenti pour l’exploitation du Cirque royal en termes de soutien à la création et de diffusion des artistes bruxellois et de la Communauté française, en Belgique et à l’international ? Comment le nouvel opérateur participera-t-il à la diversité ? Que mettra-t-il en place pour favoriser l’accès et la participation de tous à la culture ? Autant de missions qu’un centre culturel sous contrat-programme avec la Communauté française, comme le Botanique, doit mettre en œuvre.

Pouvez-vous garantir que le Cirque royal ne deviendra pas, à court terme, une salle exclusivement consacrée à l’événementiel, une annexe du Palais 12 où ne se dérouleront plus que des salons, des conférences et des événements d’entreprise ?

Pouvez-vous nous confirmer que la volonté de la Ville est bien de maintenir la destination première du Cirque royal, à savoir celle d’un lieu de spectacles et de concerts, un lieu de culture ?

(…) J’entends que pour éviter d’éventuels recours, vous préférez traiter ce dossier en comité secret, mais je trouve cela dommage pour la démocratie. La Nouvelle loi communale prévoit, en son article 93, que les séances du Conseil communal sont publiques, sauf sur décision des 2/3 de ses membres en cas de risque pour l’ordre public. L’article 94 prévoit que la séance ne sera pas publique si le point porte sur des personnes. Vous invoquez le secret des affaires, alors que Brussels Expo se fend d’une déclaration dans la presse avant même que la décision ait été prise en Conseil communal. En outre, il nous est difficile de prendre position alors que les deux offres ne figurent pas dans le dossier.  »