Notre commune est embouteillée par le trafic automobile provoquant des problèmes de santé et un espace public pas toujours agréable à vivre. Ecolo et Groen plaident pour des mesures spécifiques pour les piétons, une politique ambitieuse pour les vélos et un déplacement scolaire par école. Nous souhaitons rendre à la rue sa fonction de rencontre et de jeux ce qui veut dire que la Ville doit aussi jouer un rôle actif dans l’organisation des transports en commun.

 

Notre commune accueille aussi de nombreux événements qui demandent des plans de mobilité adaptés, une véritable politique de parking et un aménagement des Boulevards du Centre pour qu’ils soient autre chose qu’une autoroute traversant la ville.

A. Les préalables indispensables pour une politique cohérente et efficace

La ville est saturée par le trafic automobile.  Le nombre élevé de voitures et de camions provoque des problèmes considérables de santé (pollutions, bruit et accidents), d’engorgement, d’insécurité et d’inconfort dans les quartiers.  Dans les centres urbains, les capacités routières et de stationnement constituent la principale emprise sur l’espace public, ce qui dégrade grandement le cadre de vie.

Les Ecologistes veulent rendre la priorité aux modes de déplacement actif (marche, vélo) pour augmenter la qualité environnementale et la convivialité des quartiers.  Il faut donner aux personnes qui le souhaitent la possibilité de vivre en ville sans voiture.

Les communes se situent en bout de chaîne pour influencer les flux de transport et de circulation ; néanmoins, par leur compétence d’aménagement du territoire, elles peuvent agir sur la réduction des besoins de déplacements (favoriser la mixité par exemple) et privilégier des aménagements de voiries et espaces publics plus favorables aux modes actifs de déplacement tout en répondant mieux aux besoins des aînés et des personnes à mobilité réduite.  Elles peuvent contribuer aux aménagements destinés à améliorer la vitesse commerciale des transports en commun et à réduire la vitesse excessive des voitures.

Pour tous les changements que cela suppose, les Ecologistes favoriseront le dialogue pour comprendre les préoccupations de la population des différents quartiers.  Ils travailleront à la complémentarité avec le plan de mobilité régional (Iris 2) lors de l’élaboration du plan communal.

B. Nos priorités en matière de mobilité

1. Des mesures spécifiques pour les piétons.  Parmi les modes de déplacements écologiques, bons pour la santé, peu coûteux en espace et en deniers publics, économes en ressources, accessibles à tous, conviviaux, évoquons la marche à pied.  Et pourtant, aujourd’hui, seuls les automobilistes disposent d’un véritable réseau reliant les quartiers habités aux écoles, aux emplois, aux commerces, aux administrations et aux autres points clés de la ville.  Il faut donc créer et organiser un réseau analogue pour les piétons avec des itinéraires continus et agréables.

Il faut assurer une protection accrue pour les déplacements de personnes à mobilité réduite tant en voirie (trottoirs de qualité avec accès surbaissés, phasage des feux intégrant leurs besoins) qu’en termes d’accès aux bâtiments publics et aux constructions nouvelles.

2. Une politique ambitieuse pour les cyclistes.  Une autre manière de se déplacer malin (et rapide), c’est le vélo.  Il faut rendre un maximum de voiries cyclables, généraliser le « Tourne à droite » cycliste à tous les carrefours munis de feux et l’accès à l’intérieur des parcs.  Une piste cyclable rejoindra Neder-over-Heembeek au Bois de la Cambre, d’autres doivent être créées pour éviter certains passages dangereux (passage sous le Pont Van Praet…).  Les agents de police doivent être davantage formés à réprimer les comportements anti-vélo (arrêt sur sas vélos[1], par exemple).

Il faut donner des réponses adaptées aux cyclistes qui connaissent souvent des problèmes liés au parking de leur vélo (surtout pour les personnes vivant dans de petits appartements).  La création de locaux pour les vélos, déjà exigée pour les immeubles à logements multiples, doit être obligatoire pour les rénovations lourdes et lors de l’aménagement d’espaces collectifs..   Des emplacements pour les vélos doivent être multipliés dans les espaces verts, à proximité des guichets des parkings publics, près des équipements culturels.  Il faut favoriser la création de locaux pour vélos sécurisés dans les quartiers  (à commencer dans le cadre des Contrats de quartiers durables).

La Ville soutiendra la création d’ateliers pour vélos et poursuivra les actions de promotion de la gravure des vélos, l’enregistrement et le suivi des plaintes concernant les vols en s’inscrivant dans la lutte régionale organisée contre ce fléau.

3. Préserver les quartiers d’habitat.  Les Ecologistes souhaitent diminuer la circulation provenant des quartiers de transit et percolant dans les quartiers d’habitation, afin de rendre aux rues leur fonction de rencontre, de jeux.  Les espaces piétonniers seront plus nombreux, notamment par l’augmentation du nombre de rues sans voitures pendant les vacances scolaires.

4. Réaménager les boulevards du centre.  Ecolo et Groen estiment que le réaménagement des boulevards du centre doit devenir une vraie priorité (le financement par Beliris est prévu depuis 2000 et rien ne se passe!).  La Ville de Bruxelles ne peut plus laisser les boulevards se dégrader mais doit, sans tarder, lancer leur réaménagement en tenant compte des besoins de tous les utilisateurs. L’aménagement doit être conçu d’abord pour  les piétons, en ce compris les moins valides, les cyclistes, et les utilisateurs de transport en commun.  Il s’agit d’un projet essentiel pour la mobilité, l’amélioration de la qualité de vie, la vitalité commerciale du centre-ville, l’image et l’attrait touristique de Bruxelles.

5. Un plan de déplacement scolaire par école.  38 200 élèves, ça mérite un plan de déplacement scolaire par établissement : informer les enseignants, les parents et les enfants sur des modes de déplacement alternatifs (covoiturage, rangs à pied ou vélo…) et prévoir des parkings pour les vélos dans les écoles.  En outre, il faut sécuriser les abords des écoles (zone 30, casse-vitesse, sens unique…).

6. Jouer un rôle actif dans la qualité des transports en communs.  Ecolo et Groen estiment important d’améliorer l’accessibilité de certains quartiers mal desservis (notamment Neder-over-Heembeek et Haren), en ce compris via Noctis et Collecto : rétablir le 47 jusqu’au centre, renforcer le 64 vers Haren par exemple. La Ville doit intervenir auprès de la Région dans ce sens ; elle doit aussi relayer les préoccupations des habitants par rapport aux gares SNCB et stations de métro ainsi que leurs alentours.

7. Créer des zones à basses émissions.  Ecolo et Groen proposent que la Ville de Bruxelles s’inscrive dans le projet régional de création de zones de basses émissions par la création d’un projet pilote dans un ou plusieurs quartiers bruxellois et ce, avec la participation des habitants.  Une zone à basses émissions est une zone dans laquelle, pour des raisons de santé publique (principalement par rapport à la pollution de l’air et au bruit), une admission sélective de certains véhicules est appliquée.  L’accessibilité peut y être limitée selon des critères tels que la destination (accès réservé aux riverains, etc.), la période (accès réservé à certaines plages horaires), la performance environnementale du véhicule, etc.

8. Une vraie politique en matière de parkings … c’est la clé d’une politique efficace de la mobilité.  Une voiture garée occupe un espace qui pourrait servir à d’autres usages : élargir le trottoir, installer une piste cyclable confortable et sécurisante, créer une bande réservée au tram ou au bus, faire un espace de jeux et de détente… ou un endroit au réel attrait touristique (à l’instar de la Grand-Place qui jadis a été un grand parking à ciel ouvert).  Il est donc nécessaire d’avoir une politique de stationnement intelligente qui tienne compte des utilisations sociales (pour personnes handicapées, pour personnel soignant…) ou économiques (livraisons, déménagements…) de la voiture.  Rappelons que l’offre de stationnement en parking public est sous-utilisée, au détriment d’un envahissement des rues.

Dans le cadre de la lutte contre les « voitures-ventouses », la carte-riverain doit être généralisée.  Une évaluation du système doit être faite tandis que sera menée une réflexion sur les modalités d’octroi des cartes pour riverains.

9. Un plan de déplacement pour chaque événement.  « Plaisirs d’hiver », « Bruxelles-les-bains », « Place au Printemps », « Brussels Summer Festival », « Couleur Café »… on ne compte plus les événements festifs. Témoins de la vitalité de notre ville, ces activités engendrent pourtant une circulation automobile supplémentaire et des nuisances importantes pour les habitants des quartiers riverains.  La Ville doit organiser, pour chacun de ces événements, un plan de déplacement.  Cela signifie l’installation de parkings sécurisés pour les vélos, le fléchage des transports en commun, la mise à disposition de navettes de bus en lien avec des parkings publics extérieurs au centre-ville (P Loi par exemple), la collaboration avec la STIB pour des tickets d’entrée combinés…et ce en minimisant les désagréments pour les différents usagers de la voirie et en intégrant les dimensions relatives aux personnes handicapées.

 


[1] Espace réservé aux cyclistes entre la ligne d’arrêt des véhicules et un feu de signalisation, il permet aux cyclistes de se placer devant les véhicules motorisés pour démarrer en toute sécurité.