La sécurité est un axe important de la qualité de vie en Ville. Ecolo et Groen souhaitent travailler sur les causes de l’insécurité et le sentiment d’insécurité. Pour se faire nous souhaitons renforcer le lien entre le citoyen et la police en généralisant le droit d’interpellation au conseil de police et en investissant dans une police de proximité. Les missions de la police doivent être définies sur base entre autres d’une consultation des comités de quartier. Les quartiers et les commerces doivent être sécurisés en collaboration avec les associations, en multipliant l’information des commerçants sur la législation en matière de sécurisation de leurs locaux, ou encore via des Partenariats locaux de Prévention dans les quartiers commerçants où cela se justifie.

De plus, le sentiment d’insécurité et l’insécurité peuvent être combattus par une meilleure sécurité routière et le renforcement des liens sociaux en encourageant les projets collectifs et participatifs. Enfin, la police doit assurer un accueil digne des victimes ainsi qu’un suivi efficace des sanctions et des infractions et ce y compris environnementales.

 

A. Les préalables indispensables pour une politique de sécurité cohérente et efficace

La sécurité constitue un axe important de la qualité de vie des habitants. Par conséquent, il faut travailler sur le sentiment d’insécurité et ainsi réduire l’anxiété qui peut en découler.  La tension et la violence ressentie mènent à plus d’anxiété, d’agressivité.  D’où l’importance de traiter les causes de l’insécurité mais aussi le sentiment d’insécurité qui n’est pas toujours basé sur des faits de violence objectifs mais sur une perception subjective, un climat.  Ainsi, le sentiment d’insécurité est d’autant plus important qu’il est associé à des nuisances sonores, du vandalisme, un environnement sale.  On le constate donc, les questions de sécurité ne se limitent pas à la seule lutte contre le banditisme mais concernent une large palette de phénomènes auxquels il faut apporter des réponses rapides, efficaces et adaptées.  Nos propositions en matière de sécurité recouvrent ainsi la police, l’aide aux commerçants, la sécurité routière (voir nos propositions dans la partie mobilité),  et aussi le renforcement du lien social et la lutte contre les discriminations pouvant mener à des réactions violentes.  Notre cadre de vie demande des aménagements adéquats de nos rues, une prévention efficace et des sanctions adaptées.

B. Nos priorités

1. Renforcer les liens entre les citoyens et la police.  Pour ce faire, il faut améliorer l’information régulière des habitants (séances de présentation des actions menées dans la zone de police, diffusion de brochures reprenant les numéros utiles,…), instaurer le droit d’interpellation citoyenne au conseil de police.  Enfin, pour que les acteurs se rencontrent, il faut créer des conseils ou comités consultatifs rassemblant des représentants des différents acteurs concernés par la politique de sécurité sur le territoire communal : autorités politiques, policières et judiciaires, mais aussi habitants et associations.

Par ailleurs, il faut réinvestir massivement dans une véritable police de proximité en  mettant les moyens humains pour remplir le cadre, qui soit représentative de la diversité de la population, permettant aux agents, ayant une bonne connaissance du terrain (notamment via une formation), de réagir très rapidement, de jour comme de nuit.

Cette police de proximité doit être présente dans les quartiers décentralisés et assurer des patrouilles notamment non motorisées (à pied, à vélo, en rollers, à cheval).  De plus, les agents devraient être encouragés à participer à la vie du quartier.  Le rôle de l’agent de quartier doit être revalorisé et il doit être la personne de référence pour traiter les problèmes de voisinage.

2. Garantir un contrôle démocratique de la police.  Les priorités des missions policières au conseil de police et au conseil communal doivent être définies démocratiquement, sur base notamment d’une consultation des comités de quartier selon le modèle des « buurt bestuurt » qui ont déjà été mis en place à Rotterdam.  Il est également nécessaire évaluer régulièrement les politiques mises en place afin de permettre un ajustement continu des décisions prises en fonction des objectifs poursuivis et des effets observés.

3. Sécuriser les quartiers.  Dans certains quartiers, des faits de violences sont régulièrement constatés.  La police doit faire respecter les règlements existants concernant la fermeture des bars, des terrasses, des discothèques et les limitations de bruit afin de préserver le caractère agréable de ces quartiers et en réduire le sentiment d’insécurité.  Dans les quartiers où la prostitution provoque de l’insécurité et des surcharges de circulation automobile, la police doit faire davantage de patrouilles.  Elle doit agir  non seulement par rapport aux infractions mais surtout dans le cadre d’une politique et d’actions spécifiques, en lien avec les associations, luttant contre les situations de traite et de violence et soutenant les personnes qui souhaitent sortir de la prostitution.

Partout, combattre les petites incivilités (tags, dépôts clandestins, vandalisme…) par de la prévention ou par de la sanction permettant de garantir le contrat social (amendes administratives, travaux d’intérêt général en relation avec les faits commis).

4. Sécuriser les commerces.  Les commerçants qui le souhaitent doivent pouvoir être reliés à un commissariat en cas d’incident ou de menace via un accès facilité et fiable au système «Télé Police».  Parallèlement, la Ville doit multiplier l’information des commerçants sur la législation en matière de sécurisation de leurs locaux (vidéosurveillance …), via des formations («Commerce 2020»[1] …) ou encore via des Partenariats locaux de Prévention dans les quartiers commerçants où cela se justifie.

5. Renforcer les relations sociales.  Pour prévenir le sentiment d’insécurité, il est essentiel de mettre en place des projets qui renforcent les relations sociales, qui améliorent la qualité de l’espace public favorisent la rencontre entre les différents acteurs.  Cela passe aussi bien par l’amélioration de l’éclairage que par la lutte contre la délinquande routière et la mise en œuvre d’outils tels que les marches exploratoires.  Les espaces publics appartiennent à tous et doivent être aménagés dans ce sens. De plus, leurs règles d’occupation doivent être définies de manière participative.

La prévention, à l’inverse des  réponses techniques et sécuritaires (comme l’usage du pistolet électrique Taser ou l’installation de caméras de surveillance), demande une véritable politique de terrain.  Une piste d’action est de mettre en place des équipes qui effectuent un véritable travail de quartier (médiation de voisinage, lutte contre le tapage nocturne,…).

6. Suivi de la sanction et prise en charge des victimes.  La Ville doit mettre en place une cellule anti-discrimination au sein de la zone de police pour permettre à toute victime d’actes discriminatoires (insultes, violences, délit de faciès) de porter plainte auprès d’un agent spécifiquement formé.  Celui-ci doit pouvoir agir de manière appropriée et aider les victimes à formuler leurs plaintes.  Les agressions physiques et sexuelles doivent représenter une priorité pour la police et notamment en ce qui concerne l’amélioration de la qualité de l’accueil des victimes.  L’accueil doit être au minimum bilingue, voire trilingue et doit être organisé de telle sorte que la plainte puisse être formulée en toute discrétion.  Par ailleurs, bien évidemment, le suivi de la sanction doit être assuré pour combattre le sentiment d’injustice qui peut en découler.

Enfin, en tant que partis écologistes, nous considérons qu’il faut aussi reprendre la lutte  contre les infractions environnementales parmi les priorités (équipe de policiers formés à la  législation environnementale, développement de stratégies adaptées en collaboration avec les services de propreté, information des citoyens sur les  risques de sanctions).

7. Assurer aussi la sécurité sur les routes.  La sécurité routière – ou plus exactement l’insécurité routière – peut constituer un facteur important du sentiment d’anxiété latent.  Les usagers « faibles » (cyclistes, piétons) sont bien entendu les plus exposés.  La ville doit tenir compte de la mobilité douce\active comme norme d’aménagement urbain.  Au-delà de ces aspects importants de conception urbanistique, la commune a un rôle à jouer dans la prévention, dans l’information et dans la répression.  La lutte contre l’insécurité routière (vitesse excessive, parking sauvage…) doit être une des priorités de la police.

 


[1] Programme de formation et d’accompagnement  des commerçants qui existe en région bruxelloise depuis 2008. Le programme est composé de trois volets : ateliers pratiques de marketing, de vente et de gestion organisés en soirée ; réalisation d’audits individuels de marketing avec recommandations pratiques en bout de course ; accueil en stage de demandeurs d’emploi motivés et formés aux métiers de la vente, aux techniques de vente et au néerlandais.